Jérémy

Jérémy

Friand de culture scientifique et numérique, je prends un malin plaisir à
parcourir le web et les revues de vulgarisation. Titulaire d'une licence de
sciences du vivant, je termine mon cursus universitaire par un master de
communication scientifique.
Jeudi, 23 Février 2012 18:23

Quand la médiation méprise son public

Pleins feux sur le deficit model, une théorie de l'appropriation du savoir scientifique qui se cache derrière de nombreuses actions de vulgarisation. Seul bémol, elle est totalement has-been !

Jeudi, 23 Février 2012 18:15

Science et Vie dans le viseur

Pourquoi le journalisme scientifique fait-il grincer des dents ? Top réponse : parce qu'il ne reflète pas le véritable visage de la science ! Les sujets abordés, tous médias confondus, sont choisis selon des critères peu objectifs : les news values. Concrètement, il s'agit d'évaluer si un sujet est vendeur, donc publiable. Et pour le savoir, il faut se poser des questions du type : est-ce que ça parle de sexe ? Est-ce que c'est choc ? Monsieur tout le monde est-il concerné ?... D'après cette logique, les maths et la physique ont aucune chance de se retrouver à la Une d'un journal ou dans le 20h de Pujadas. Du coup, c'est la médecine qui remporte la palme de la science la plus vulgarisée. En conséquence, l'actualité des sciences telle qu'elle est présentée dans les médias est en totale inadéquation avec l'actualité de la recherche. CQFD.

Ce n'est pas tout ! Toujours dans l'optique de rendre plus attrayant un sujet, les médias cèdent façilement au sensationnalisme lorsqu'il s'agit de science. Et parfois, au risque de donner de faux espoirs : "le Sida a peut être trouvé un vaccin thérapeutique", "Paludisme : le premier vaccin en 2005", titres avérés de la presse de vulgarisation, sont le genre d'effets d'annonce dont le journalisme scientifique est friand...La critique est facile, mais dans une logique de marché, et face au manque d'intérêt pour la science du citoyen, le journalisme scientifique a-t-il les moyens de se responsabiliser ?


Illustrations : Abel Cribier

Jeudi, 23 Février 2012 16:55

Web et science, le tandem du moment

E-marketing analyst, trafic manager, Community manager, développeur...les nouvelles professions du web investissent la science. Maîtres mots : rigueur, curiosité, et polyvalence.

Mettre en avant la science sur le web avec succès ne s'improvise pas. Mieux vaut maîtriser les techniques du numérique comme sa poche. Mais aussi pratiquer une veille assidue, c'est indispensable pour rester au top. Le visage du web évolue en permanence et à vitesse grand V, alors faut suivre le mouvement. Et parfois, ça peut aller très vite : « Google change régulièrement ses algorithmes d'affichage de résultats de recherche. Pour rester en haut de la première page, il faut sans cesse optimiser son site web» explique Camille Caclin, e-Marketing Specialist pour une agence spécialisée dans la communication des entreprises pharmaceutiques. Pour Mikaly Rodriguez-Ruiz, en charge du développement technique du réseau social de culture scientifique Knowtex, c'est le même constat : «La veille est particulièrement importante dans les métiers du web car les technologies et les usages évoluent en permanence. Un ou deux ans à l'échelle du web, c'est énorme !».

Le web, en sciences comme ailleurs, c'est des métiers plutôt chronophages pour lesquels la passion est plus que de rigueur. Cela dit, « Il faut savoir mettre des barrières » estime Camille caclin, qui s'arrête tout de même de bosser le week-end. Mikaly Rodriguez-Ruiz est lui plutôt du genre «quand on aime on ne compte pas » : « Comme pour n'importe quel projet naissant sur le web, être soi-même un utilisateur "dans la cible" de son service aide énormément. C'est une source importante de motivation pour avancer. Quand on peut cumuler travail et plaisir, c'est mieux !». De fait, dès qu'il en l'occasion, Mikaly ne perd jamais une occasion de partager un lien intéressant sur Knowtex.

Outre une visibilité évidente, le web offre aussi à la science les moyens de connaître son public. C'est la finalité des outils qui se classent dans la catégorie du web analytique : ces derniers génèrent une quantité astronomique de données sur les visiteurs d'un site web (zone géographique, pages consultées, mots clefs entrés, etc). En croisant toutes ces informations de manière rigoureuse, il est possible de repérer les comportements types des internautes et d'adapter un site en conséquence. Pour Camille Caclin, une bonne utilisation des outils de web analytique permet «d'amener la bonne information à la bonne personne dans l'optique de générer le meilleur retour sur investissement pour un site».

Parce que les métiers du web sont nouveaux et qu'ils évoluent rapidement, il arrive que leurs spécificités échappent aux employeurs non avertis. Dans la réalité, ça se traduit par des tâches qui arrivent sur le bureau et qui relèvent pas forcément du champ de compétences de l'employé. « J'ai l'impression d'être un vrai couteau suisse , résume Camille Caclin, ma spécialité c'est plutôt le webmarketing , mais il arrive qu'on me demande de faire du graphisme en pensant que ça rentre mon pool de compétences ».

Jeudi, 23 Février 2012 14:21

Mangerbouger porte ses fruits

Mangez 5 fruits et légumes par jour, 3 produits laitiers, faites du sport régulièrement...Plus de dix ans que le ministère de la santé prêche la bonne parole en matière d'alimentation. Respectivement lancés en 2001 et 2006, les Programme National Nutrition Santé versions 1 et 2 (PNNS1 et 2) promettaient de réconcilier les français avec la nutrition. Mission accomplie ? En partie. À la fin du PNNS2, le nombre d'adultes consommant cinq fruits et légumes par jour avait augmenté de 16% et la consommation de sucre de la population générale avait chuté de 10%. Roselyne Bachelot, alors ministre de la santé et des sports, déclarait fièrement : «Le PNNS demeure un exemple et une référence pour de nombreux pays étrangers». Également, deux-tiers des Français pratiquaient une activité physique régulière cinq fois par semaine.

Minute papillon, les résultats précédents sont encourageants, mais il sont à nuancer : si les comportements alimentaires tendent à s'améliorer dans leur globalité, ce n'est pas le cas pour toutes les catégories de populations. En particulier chez les 18-25ans, qui d'après une enquête de NutriNet-Santé publiée en novembre 2011, ne sont que 16% à s'approcher des recommandations du PNNS. Les meilleurs élèves sont les plus de 65 ans, dont 52% respectent en partie les conseils nutritionnels donnés par les autorités de santé. Prochaine évaluation du comportement alimentaire des français en juillet 2015, pour le bilan du PNNS3.

Jeudi, 23 Février 2012 14:08

Edito - Régimes et sciences

édito

Juin. Il y a comme un parfum de vacance qui flotte dans l'air. Les magazines affichent en Une les dernières tendances pour chasser les kilos en trop. Méthode Dukan, méthode Cohen, régime Montignac..Avant de s'éclipser au soleil, impossible d'échapper au battage médiatique des «régimes d'été». En parallèle, les comportements alimentaires sont devenus un enjeu de santé public majeur. À l'image du Plan National Nutrition Santé, l'État investit des sommes colossales pour faire en sorte que les français aient les bons réflexes en matière d'alimentation (manger 5 fruits et légumes par jour, etc).

Le résultat produit, c'est une masse ingérable d'informations et de conseils nutritionnels pour les consommateurs. Et suivant la source de l'information (entreprise pharmaceutique, médecin, État...) les messages délivrés sont parfois contradictoires. Des termes comme «protéine» ou «calorie» ont beau faire partie du langage commun, le grand public ne sait pas vraiment ce qu'ils signifient. C'est la conséquence d'un marketing nutritionnel fort qui entretient la confusion. En témoigne les étales des pharmacies qui regorgent de produits amincissants en tous genres, lesquels disent pourtant s'appuyer sur notions scientifiques pour vous faire maigrir...

Sous l'angle de la médiation, la rédaction du Grand Public a voulu cerner le phénomène. Quel est l'avis des médecins spécialistes des questions de nutritions. Quel effet produisent ces façons de communiquer sur la nourriture ?

Cymes

Le présentateur du magazine de la santé revient sur les fondamentaux de la relation médecin-patient en matière de traitement.

Mercredi, 28 Décembre 2011 00:00

Le plus grand musée des drogues d'europe

Musée

Essences, poisons mortels, substances médicamenteuses centenaires. Au musée de Matière médicale, toute l'histoire de la pharmacie est enfermée en bocaux.

Premier étage de la faculté de pharmacie de Paris. Derrière une immense porte en bois, les 25 000 échantillons de drogues végétales et animales du musée de Matière médicale. Pour éviter toute confusion : il ne s'agit pas du butin d'une gigantesque opération de la brigade des stups... En pharmacie, répond au nom de drogue, toute substance naturelle conservée par séchage et destinée à la préparation de médicaments ou remèdes.


Depuis son ouverture en 1882, ce musée universitaire ne cesse d'accueillir de nouveaux échantillons, lesquels proviennent des quatre coins de la planète. Beaucoup des pièces présentes sont les dons d'explorations scientifiques passées, d'expositions universelles, ainsi que d'anciennes colonies françaises. Encore aujourd'hui, les collections s'agrandissent régulièrement grâce à des échanges interuniversitaires.

Dès les premiers instants de la visite, les sens sont en émoi. Un vieux plancher qui craque sous les semelles, quantité de meubles anciens sur lesquelles sont perchées fioles et bocaux de toutes formes, odeurs indéfinissables (mais pas désagréables) qui chatouillent les narines. L'unique et vaste salle du musée donne la cocasse illusion d'être entré dans le cabinet d'un maitre-apothicaire du siècle des lumières.

Des drogues particulières aux usages insolites

Une fois la stupeur évanouie, direction les premières vitrines qui se dressent dans le coin. L'une d'elles figure des boîtes métalliques d'un autre âge ou il est inscrit « cacao Van houten » et « Chocolat Menier ». La plus part des chocolatiers de l'époque faisaient leurs premières armes aux côtés de pharmaciens. Le chocolat, avant de devenir presque exclusivement friandise, était aussi utilisé comme ingrédient dans certaines préparations thérapeutiques. Pour l'anecdote, le beurre de cacao a longtemps servi d'excipients... aux suppositoires !

Au fur et à mesure que la visite progresse, les échantillons insolites défilent : ambre de cachalot, extraits de poche de castor, baumes et huiles essentielles, autant d'ingrédients non pas utilisés en sorcellerie, mais qui rentrent dans la composition des parfums. Du côté des collections d'Asie, après avoir fait le tour des fameux spécimens de ginseng, les regards convergent inévitablement vers de curieux produits d'origine animale : os de tigre, peau d'éléphant, et autre hippocampe séché, un bel éventail de l'étonnante pharmacopée du continent asiatique.

Le clou de la visite est certainement la pagode, un meuble majestueux récupéré après l'exposition universelle de 1889. Surprise, une des faces est dédiée au curare, la star des poisons mortels, qui a inspiré les scientifiques pour mettre au point de nombreux anesthésiants. Jadis employé par les amérindiens pour la chasse, ces derniers ont également utilisé le curare pour luter contre l'invasion des conquistadors. Gare à ne pas mettre les mains n'importe où ! Parmi la foule d'objets présents, dont certains ont probablement été étudiés par Claude Bernard, se trouvent des flèches dont les pointes sont sans doute encore empoisonnées !