
Amandine Henckel
Chimiste et biologiste de formation, je suis passionnée par les sciences en général. Je souhaite m'investir dans les différents domaines de la communication scientifique et plus particulièrement dans les travaux d'écriture.
Edito : les sciences participatives
En 2015, une analyse1 des “citizen sciences” publiée dans PLOS indique que sur 490 projets de science participative menés seulement 78 ont fait l’objet d’une publication scientifique. Pourquoi la science participative ne conduit-elle pas à plus de résultats publiables ?
La réponse vient sûrement des racines des dispositifs participatifs profondément ancrées dans les sciences naturalistes. Louis XV demandait déjà à des marins de ramener graines et plantes des colonies de la couronne. Aujourd’hui encore, les projets liés à l'écologie ou à la conservation des espèces sont les plus populaires auprès des citoyens. L’objectif de ces missions participatives n’est pas forcément d’obtenir des résultats mais plutôt de sensibiliser à une démarche scientifique, de prospecter ou d’évaluer une problématique environnementale locale.
L’astronomie est le deuxième domaine exploré par la science participative. Elle s’est largement développée avec les plateformes numériques. Ces dernières peuvent compter jusqu’à plusieurs milliers de participants qui classent et analysent des millions de données. 150.000 personnes par exemple sur Galaxy Zoo qui analysent les galaxies de notre univers. Malgré tout, la science participative semble s’épanouir en dehors des systèmes de peer-review bien particulier. Elle ne cesse de croître depuis 2010 et se diversifie : les sciences sociales ou la géographie sont de plus en plus adeptes des outils participatifs.
Ces projets qui vivent à l’extérieur des circuits classiques et ciblent un aspect précis de leur discipline, sont peu visibles dans l’océan des publications scientifiques et leur impact est difficile à quantifier. On peut aussi questionner la qualité des résultats récoltés par des citoyens non formés à la rigueur scientifique. Bien que certain compte sur l’effet de groupe pour contrôler la véracité des résultats, les scientifiques doivent sûrement procéder à un nettoyage des données avant publication, peut-être au point de ne plus avoir de données du tout...
Edito : Au-delà des frontières
« La frontière est ambigüe. On a autant de raisons de la redouter que de l’aimer » nous dit le médiologue Régis Debray. Peut-être encore plus aujourd’hui à l’heure de la mondialisation et de la disparition des repères. Mais les frontières sont-elles nécessaires ? Elles sont indispensables pour poser des limites à son voisin. «Là où il n’y a pas de frontière, il y a des murs » dit encore Régis Debray. Il ne faut pas confondre frontières et barrières.
Les frontières sont destinées à être franchies. Les sciences dites dures comme les sciences humaines le démontrent tous les jours par les collaborations internationales et interdisciplinaires qu’elles développent. La médiation scientifique soutient cette dynamique en diffusant les connaissances au-delà des limites traditionnelles, que ce soit celles de la culture, des langues ou des états. Cette médiation peut prendre différents visages : institutionnel, journalistique ou associatif. Nous abordons ici ces différentes facettes en nous appuyant sur les sens multiples du mot frontière. De l’Occident à l’Afrique, des langages aux traditions, les frontières sont partout et tout nous encourage à les traverser.
Et pour sauter le pas, direction la gastronomie ! François Morel démontre avec une jolie métaphore dont il a le secret que cet art est au cœur de notre sujet. Il rend ainsi hommage au « gratin de poire à la fourme d’Ambert [qui] se trouve très exactement à la frontière de la gastronomie française, sur cette lisière qui sépare les entrées des fromages, les fromages des desserts, précisément par sa nature sucrée et salée » A méditer.
« Intéresser le plus large panel de lecteurs possible »
Journaliste scientifique indépendant depuis 8 ans, Anthony King écrit dans différents types de journaux. Dans son travail d’écriture, il doit traverser les frontières qu’elles soient culturelles, sociales ou disciplinaires. Cet irlandais de 39 ans décrit les difficultés de l’écriture en anglais pour un public anglophone ou non, spécialiste ou non.
Médiation scientifique d’une culture à l’autre
Les différences culturelles entre l’Afrique et l’Europe engendrent des moyens de médiations différents. C’est le cas par exemple pour des maladies graves telles que la drépanocytose. Les approches en Afrique sont plus locales et plus proches de chaque individu.
Médiateurs d'outre-Rhin
L’Institut National pour la Communication Scientifique a ouvert ses portes à Karlsruhe en octobre 2012 et le succès est au rendez-vous. De nombreux scientifiques y viennent pour se former afin d’apprendre à mieux partager le résultat de leur recherche.
L’exercice du fundraising
Les organismes tels que la Fondation Université de Strasbourg se multiplient en France. Ils doivent déployer des outils de médiation particuliers afin de collecter les fonds nécessaires au développement de l’établissement auquel ils sont rattachés.