
Guillaume Thepot
Alors qu'à 30 ans il est plus courant de finir (enfin) ses études, j'ai décidé pour ma part de les reprendre à travers le master en communication scientifique. Le but de cette reconversion ? M'orienter vers un métier en adéquation avec mes aspirations personnelles.
Les TICs du muséographe
« Le boulot d'un muséographe, c'est de vous faire vivre une expérience forte, d'être capable de transmettre de l'émotion à travers le parcours d'une exposition ». C'est ainsi que Daniel Schmitt conçoit son métier. Si pour cela, les outils numériques se révèlent être d'excellents supports de médiation, leur emploi requiert un savoir-faire évident.
« Feintises », « l'objectif n'est pas de tromper l'auditeur »
Maître de conférence au Centre Universitaire d’Enseignement du Journalisme de l'Université de Strasbourg, Christophe Deleu est aussi producteur pour la radio France Culture. Il réalise notamment des documentaire-fictions, ou “feintises” comme il les nomme. Un genre hybride qui permet de « tisser des passerelles avec le réel » et enrichit la médiation scientifique.
Qu'est ce qui différencie un docu-fiction d'une fiction ?
La fiction est un univers entièrement recréé et incarné par des comédiens, tandis que le docu-fiction épouse la forme documentaire et fait aussi intervenir des experts. Comme le docu-fiction de type historique, il permet d'appréhender des réalités qui sont difficiles, voire impossibles en documentaire classique, mais sans en faire une fiction à part entière. Pour le docu-fiction « j'ai tout oublié » par exemple, ce genre s’imposait car il aurait été difficile d'interviewer un véritable amnésique antérograde.
Jusqu'à quel degré les scientifiques que vous sollicitez s'impliquent-ils dans la conception d'un docu-fiction ?
Ils ne connaissent pas forcément le principe mais ils y voient la dimension pédagogique, la possibilité de parler d'un phénomène scientifique autrement.
Lorsqu'ils interviennent, ils ne jouent pas à proprement parler un rôle. Ils restent eux-mêmes et deviennent un peu acteurs lorsqu'ils parlent d'un personnage fictif comme s'il s'agissait d'un personnage réel.
Pour « j'ai tout oublié », les deux scientifiques Jean-Christophe Cassel et Liliane Manning, professeurs en neurosciences, ont aussi participé à l'écriture. J'imaginais le scénario et les rencontrais avec les différentes versions pour valider telle ou telle situation. Au tournage, rien n'a été improvisé avec les comédiens, toutes les séquences étaient vérifiées d'un point de vue scientifique. Tout est conforme à ce que serait le quotidien d’une personne qui souffre de cette forme d’amnésie.
N'y a-t-il pas un risque de tromper l'auditeur sur le contenu informatif du docu-fiction ?
Le docu-fiction est un genre subversif. Il déstabilise et fait perdre les repères car on attend d'un documentaire qu'il explique le monde avec des documents authentiques. On ne s'attend pas à ce qu'il mette en scène une fiction.
Dans le cas d'un docu-fiction de type ludique, l'auditeur n'est pas trompé. Il s'attend à un mélange de fiction et de documentaire dès le départ. Il y a bien sûr le risque qu'il prenne l’émission en cours de route sans réaliser qu’il s’agit d’un docu-fiction.
Pour ceux qui sont informés, le jeu consiste à écouter une émission aux contours complètement flous et de s'interroger à chaque fois sur la dimension de la représentation: ce que j'entends, est-ce vrai ou faux ?
En même temps, on essaye de se rapprocher au maximum d'une certaine réalité. L'histoire n'est pas réelle mais elle est vraisemblable.
Quel est votre avis sur l'espace qu'occupent les docu-fictions dans le paysage radiophonique ?
Par son statut, c'est un genre qui reste en marge. Ça me convient bien, je ne milite pas pour qu'il soit forcément plus noble ou développé. Le docu-fiction s'adapte bien à certaines situations, mais il n'y a pas d’intérêt à en faire lorsqu'on peut faire un documentaire classique. Par exemple, interviewer un faux alcoolique alors qu'on pourrait en interviewer un vrai, où est l’intérêt ? Dans certaines situations, ça ne se justifie pas du tout.
Humaniser les cours de maths grâce aux outils numériques
Salman Khan, fondateur du site pédagogique et numérique Khan Academy, entend humaniser l'enseignement des mathématiques en offrant aux élèves le temps d'apprendre.