
Isabelle Fischer
Fermement décidée à changer d'avis et à s'ouvrir sur le monde. La reconversion entreprise vise ambitieusement la liberté. La liberté d'excercer un métier passion de manière originale.
Un arbitrage difficile ?
Les récents scandales à propos des effets secondaires de traitements médicamenteux auraient pu être évités par la publication rapide de certains résultats négatifs ou « non désirés ». Mais, les chercheurs ne diffusent pas ce type de résultats. Trois raisons à cela.
Tout d'abord, les rédacteurs en chef des journaux scientifiques préfèrent des résultats esthétiques, lissés pour la communication médiatique. Ensuite, la diffusion de résultats négatifs porte préjudice à l'image des firmes ou institutions concernées - leurs résultats financiers en seront directement affectés. Et enfin, pour obtenir des subventions ou trouver des partenariats financiers, les résultats positifs sont des arguments plus convaincants que ceux liés à l'éthique.
Il peut paraitre légitime de se demander si l'on doit publier toutes les informations utiles aux médecins et aux patients pour leur permettre de faire un choix éclairé, au risque de fragiliser les entreprises ou les universités. La question ne se pose pas pour Bjorn Olsen de l'Harvard Medical School, rédacteur en chef du Journal of Negative Results in BioMedicine.
Ce site publie à l'initiative des chercheurs, et après contrôle par des pairs leurs observations et conclusions négatives sérieuses. Les résultats positifs comme négatifs « doivent être publiés pour être discutés, confirmées ou réfutés » nous dit Bjorn Olsen. Un engagement courageux face au dictat de l'argent et des médias.
10 millions pour l’avenir de l’enseignement des sciences
Le séminaire annuel des formateurs de l'école primaire et du collège en science et technologie a été organisé en corse par la fondation La main à la pâte en octobre 2011.Les détails du projet de création de deux centres pilotes destinés à structurer l'offre de formation continue faites aux enseignants y ont été dévoilés.
De bon matin des académiciens, et une soixantaine de professionnels de l'éducation nationale et de la médiation scientifique, partagent leurs points de vue sur l'état de l'enseignement scientifique fondé sur l'investigation (ESFI). L'EFSI c'est une méthodologie d'enseignement qui préconise notamment d'impliquer l'élève à toutes les étapes des leçons - expérimentations. L'observation ou la manipulation suscitent le questionnement des enfants. Ils élaborent ensuite des hypothèses et les modalités pour les vérifier.
Au cœur d'un maquis surplombant la mer d'un institut du CNRS les échanges s'animent au sujet des supports de cours fraichement arrivés dans les rectorats. L'introduction de la première réunion plénière clôt provisoirement les débats. Gilber Pietryk, Inspecteur général de l'Education nationale, chiffres à l'appui, conduit la réunion. Il alerte son auditoire sur le fait que « l'offre de formation continue faite aux enseignants répond mal à leurs besoins dans les disciplines scientifiques ». Elle est, en effet, centrée sur l'adaptation aux nouveaux programmes et sur les compétences particulières liées à l'accueil d'élèves présentant un handicap.
Des Maison Régionale pour la Science
René Blanchet, membre de l'Académie des sciences annonce ensuite la création des Maison Régionale pour la Science et la Technologie.Cette nouvelle structure, à l'essai pour cinq ans, proposera des formations aux enseignants, présentera des ressources et de la documentation, élaborera des actions d'éducation scientifique dans les milieux difficiles et enfin réunira les communautés des chercheurs et industriels et le monde de l'école.
Son objectif prioritaire sera de faire évoluer les pratiques des enseignants pour permettre aux élèves de bénéficier de l'EFSI. Murmures de satisfaction dans l'assemblée.
Les engagements pris par le Ministre de l'éducation le 31 janvier 2011 lors de l'annonce du plan sciences semblent tenus. En effet, Luc Chatel avait souhaité « ... engager les maîtres dans une pratique de la démarche d'investigation dans les classes avec l'appui des conseillers pédagogiques et un accompagnement des scientifiques. » Pour la première fois, un ministre avait officiellement qualifié l'EFSI d'objectif national. De quoi encourager les espoirs des participants.
Le coût d'un centre pilote sur les 5 premières années s'élèvera à 5 millions d'euros financés par la fondation de coopération scientifique Georges Charpak- la main à la pâte- égalité par les sciences et par des fonds publics.
Les activités qui y seront menées seront définies au niveau national par la fondation et coordonnées en région par une équipe de trois personnes.
Un nouvel élan est lancé. Un tiers des enseignants appliquent déjà la méthodologie de l'ESFI dans leur classe. Grâce à cette nouvelle structure ils seront probablement bien plus en 2017.
Pour en savoir plus : http://www.lamap.fr/rencontres/sejour
Voyage au coeur des musiques Toraja
Le nouvel ouvrage de l'ethnomusicologue Dana Rappoport vient de paraître. C'est l'occasion de découvrir les atouts du Livre-DVD pour la diffusion des connaissances. Les Chants de la terre aux trois sangs : musiques rituelles des Toraja de l'île de Sulawesi (Indonésie) organise les savoirs de manière tout à fait novatrice.
Une symbiose hors du commun
Comment allier un goût immodéré pour l'aventure et un désir sincère de donner du sens à une nouvelle exploration autour du monde ? Un jeune couple a eu l'idée de voler au secours de scientifiques aux quatre coins de la planète. En contrepartie, les chercheurs s'engagent à faciliter la vulgarisation de leurs travaux. Les sponsors ont répondu présent, séduits par la formule plutôt novatrice.