
Edouard Freyther
Etudiant en 2ème année de master de communication scientifique à l'université de Strasbourg. Passionné de botanique et d'high-tech, il passe ses rares moments libres à défier les plus gros monstres sur les jeux vidéo.
Les fruits de la prévention
Pour chaque comportement jugé à risque, il y a un message de prévention. Entre impact réel et stigmatisation de ces mises en garde, quels sont les résultats ?
Edito - Les messages de prévention
Nous y voici : Décembre!
Je peux déjà sentir, dans le salon, la bonne odeur de pain d'épice. Ecouter le crépitement des flammes dans la cheminée où nos chaussettes rouges et blanches attendent patiemment d'être remplies. Noël et ses réjouissances approchent avec les traditionnelles guirlandes de lumières et me replongent en enfance : le fumet qui s'échappe des petits Bredeles de grand-mère, l'odeur si caractéristique de la pipe de grand-père sublimé par un bon vin chaud à la cannelle. C'est aussi l'occasion de (re)voir (encore) les récits de Sissi impératrice installé confortablement au chaud dans mon canapé.
Le dernier mois de l'année est celui qui permet tous les petits extras, et autres à-côtés. De toute façon, je prendrai de nouvelles et bonnes résolutions pour l'année qui arrive...
La magie de noël n'est pourtant plus ce qu'elle était. Depuis quelques années maintenant, je suis inondé de «messages de préventions». Grâce à ces derniers, je sais qu'il ne faut pas «manger trop gras, trop salé ou trop sucré», je vais donc éviter les Bradeles de grand-mère. Je n'inviterai pas non plus grand-père car «lorsqu'il fume, je fume aussi».
N'y aura-t-il plus d'ivresse? D'à-côté? Et sans doute le pire dans tout cela : pour préserver ma santé, Sissi sera-t-elle remplacée par une simple activité physique?
Ce mois-ci, notre dossier «Les messages de prévention, un outil de médiation scientifique?» lèvera le mystère sur cette médiation pour que Noël puisse garder le sien.
Les femmes et les enfants d’abord !
Les messages de préventions n'épargnent personne, surtout pas les enfants. Dès leurs plus jeune âge, nos bambins apprennent entre deux dessins animés qu'ils doivent pratiquer une activité physique régulière, ou manger cinq fruits et légumes par jours pour leur santé.
Quelques clics plus tard, notre jeune citoyen en éveil sera incollable sur tous les dangers qui le guettent. Avant ses six ans, il n'oublie déjà plus son casque en vélo grâce à quelques activités en ligne, et devient un combattant du feu hors pair.
Aussi, pour ne pas 'manger trop gras, trop salé, trop sucré', une multitude de petits spots publicitaires copient les recettes des publicités des grands : des messages brefs, des images chocs, un slogan efficace... Sans doute qu'une ombre de poireau menaçante ou une orange qui se presse toute seule permettra de mettre en question leurs habitudes alimentaires.
«Mieux vaut prévenir que guérir ! » Les campagnes de préventions l'ont bien compris et ciblent donc nos jeunes têtes blondes dans le but de combattre tous les maux de notre société.
Mais à l'âge où le choix d'un parfum de glace reste cornélien, qui est vraiment la cible ? Très peu de sensibilisation est faite sur quelle pédagogie à adopter par rapport au comportement de l'enfant, ni sur la surveillance parentale. A l'heure où les adultes sont infantilisés, ces messages sont visibles dès 6 ans.