Dans son dernier livre La science n'est pas l'art sorti en octobre 2010, Jean-Marc Levy-Leblond porte un regard critique sur le mariage des deux disciplines, un phénomène qui n'est pas nouveau mais qui s'est intensifié ces dernières années. A première vue opposés, artistes et scientifiques s'attirent, se rapprochent, collaborent à des projets communs. Cela a même donné naissance à de nouveaux courants : l'art biotech et le bioart.
La science se diffuse mieux lorsqu'elle est belle. Les médias et les responsables de centre et musées scientifiques le savent bien. L'art ne se limite pas à la beauté mais le plaisir esthétique et l'émotion qu'il suscite sont des leviers qu'il est tentant de mobiliser pour séduire le public. L'art scientifique permettrait-il d'attirer des spectateurs qui ne seraient pas spontanément curieux des sciences ou n'est-il qu'un outil de communication pour les institutions scientifiques ?
La science intrigue, enchante, effraie parfois. Les artistes la mettent en scène ou la manipulent pour partager ces sentiments avec le public. L'art serait-il un média pour la science ? Nous verrons ce qu'en pense un médiateur.
Entre les uns qui cultivent le mystère et les autres qui veulent expliquer et faire comprendre, les tensions peuvent exister. Mais comme le dit Nabokov, le grand écrivain russe qui était aussi un entomologiste passionné, des merveilles peuvent naître de leur alliance. « Science et connaissance, art et anticipation – les deux couples qui se cachent bien des choses, mais quand ils se comprennent, rien au monde ne les surpasse ».