Dr. House, Grey's Anatomy, Urgence... Qui n'a jamais zappé, ou pire, suivit, l'une de ces séries américaines à gros budget ? Hôpitaux aux moyens financiers exubérants et aux appareillages ultraperfectionnés, diagnostiques miraculeux et frasques romanesques larmoyantes, tel est l'apanage quotidien des séries médicales. Dr House est la série la plus regardée au monde avec une audience cumulée de 81,8 millions de téléspectateurs en 2009. La pôle position des séries revient donc à une série médicale.
Certains chercheurs se sont intéressés à cet étrange succès dans une société où les progrès de la médecine ne font pas toujours l'unanimité. Les aventures de médecins valeureux occupent depuis longtemps une place de choix sur le petit écran mais l'explosion des séries médicales reste très récente, et les médecins ne sont pas si valeureux.
Aujourd'hui, le téléspectateur doit s'émouvoir avant 22h, c'est écrit dans le script. Les séries médicales représentent un support de choix pour la médiation scientifique et technique, mais la limite entre la réalité et la fiction est facile à franchir. Il est tentant de modeler les faits pour servir l'émotion du scénario. Info ou intox, le spectateur estime être en mesure de faire la différence. Les scientifiques sont plus sceptiques sur ce point et les critiques, positives ou négatives, se multiplient sur la toile. Cet engouement soudain pourrait, parait-il, altérer l'image des sciences. La France a tenté l'aventure du profit télévisuel aseptisé mais l'échec est cuisant. Pourquoi la série médicale à la française a-t-elle fait un flop ? Le mystère sera peut-être résolu par Le dossier du Grand Public.
