OGM, Médiator ou DPI, inquiétants et polémiques, sont les noms qui défrayent la chronique, et tiennent le public en haleine des semaines durant. La santé publique intéresse, certes, mais la presse prend un malin plaisir à ne sélectionner que ce qui met le feu aux poudres. Ces temps-ci, les médias raffolent particulièrement de l’excès supposé de financements privés de la recherche. C’est l’exemple d’une de ces migrations des débats générés autour des sujets sensibles qui suscitent l’inquiétude du public. Au lieu de traiter des risques sanitaires, la discussion s’oriente vers des questions de légitimité et d’indépendance des communicants. En somme, l’important n’est plus « qu’est-ce que tu as à dire ? » mais plutôt « qui es-tu et qui te paye ? » ce qui, entre nous, est bien plus palpitant !
Pour construire sa propre opinion, il faut pouvoir s’y retrouver dans une masse d’informations devenue conséquente. A l’heure où la science préfère jouer la carte du sensationnalisme, le traitement des sujets sensibles produit plus de flou que d'information. Il n’est donc pas étonnant de constater une défiance croissante du public en la recherche.
C’est une science à fleur de peau qui s’agite et se dévoile sous le hochet de la presse taquine, ce qui n’est pas pour déplaire aux lanceurs d’alertes ! Il reste néanmoins nécessaire de se demander s’il est juste de donner en pâture aux médias ces sujets de santé publique.