« La frontière est ambigüe. On a autant de raisons de la redouter que de l’aimer » nous dit le médiologue Régis Debray. Peut-être encore plus aujourd’hui à l’heure de la mondialisation et de la disparition des repères. Mais les frontières sont-elles nécessaires ? Elles sont indispensables pour poser des limites à son voisin. «Là où il n’y a pas de frontière, il y a des murs » dit encore Régis Debray. Il ne faut pas confondre frontières et barrières.
Les frontières sont destinées à être franchies. Les sciences dites dures comme les sciences humaines le démontrent tous les jours par les collaborations internationales et interdisciplinaires qu’elles développent. La médiation scientifique soutient cette dynamique en diffusant les connaissances au-delà des limites traditionnelles, que ce soit celles de la culture, des langues ou des états. Cette médiation peut prendre différents visages : institutionnel, journalistique ou associatif. Nous abordons ici ces différentes facettes en nous appuyant sur les sens multiples du mot frontière. De l’Occident à l’Afrique, des langages aux traditions, les frontières sont partout et tout nous encourage à les traverser.
Et pour sauter le pas, direction la gastronomie ! François Morel démontre avec une jolie métaphore dont il a le secret que cet art est au cœur de notre sujet. Il rend ainsi hommage au « gratin de poire à la fourme d’Ambert [qui] se trouve très exactement à la frontière de la gastronomie française, sur cette lisière qui sépare les entrées des fromages, les fromages des desserts, précisément par sa nature sucrée et salée » A méditer.